Belmont sous la pluie, les monts de Lacaune dans les nuages
Certes, il n’était pas question de randonner ce matin. Juste un nouveau saut de puce, quelques kilomètres sinueux depuis le sud Aveyron et la collégiale de Belmont-sur-Rance vers les monts de Lacaune, y observer les reliefs, idéalement de près, tel le Roc de Montalet et son admirable panorama empêché aujourd’hui par des rideaux de brume. Alors rien de tout cela, juste une descente vers le Sidobre et la ville de Brassac.
Séparées par l’Agout, les deux rives de Brassac se sont affrontées jadis sous couvert de religion ; les catholiques sur une rive, la droite, avec leur château devenu mairie (voir ci-dessus), les protestants de l’autre, avec leur château aujourd’hui médiathèque.
Un pont du XII ème siècle (voir ci-dessus) séparait les belligérants qui, d’un château l’autre comme dirait Céline, s’observait à travers les velours de leurs bâtisses respectives, simplement séparées par une rivière car non, ces deux châteaux ne se dévisagent pas depuis un piton rocheux mais se tendent la main par dessus le paisible lit de l’Agout.
Castres, en pause méridienne
Pour atteindre Castres, sous-préfecture du Tarn, on prend la route qui traverse le Sidobre, magnifique pôle sud du Massif central, soit une quarantaine de kilomètres d’une route intranquille qui offre toutefois des échappatoires vers certains hauts-lieux géologiques que nous avons découverts quelques années plus tôt : le lac du Merle où nous avions déjeuné, le Saut de la truite que nous avions modestement escaladé sous les éclaboussures rafraîchissantes de la cascade, le Peyro Clabado et son monumental bloc de granit en équilibre telle une danseuse aux formes généreuses gracieusement posée sur un minuscule socle, ainsi que le délicieux village de Burlats. Et l’on arrive à Castres, une ville qui paraît démesurément grande dès lors que les derniers jours ne nous ont permis de ne fréquenter que des villages. Déambulation dans la ville, un peu éteinte en ce mois d’août, mais dont nous avons apprécié la profusion de petites rues, de places, ainsi que les maisons à étages qui dominent l’Agout, encore lui.
Et puis c’est le dernier bout de route de la journée, celui qui nous dépose aux pieds de la Montagne noire, à Saissac, non sans avoir éprouvé la gomme et la direction assisté du van dans les premiers lacets forestiers de ladite montagne qui doit son nom à la stupéfiante densité des espèces, hêtres, épicéas, chênes, qui peuplent le versant nord. Nous y reviendrons dans les prochains jours…